Visite du chantier de Jean Le Cam

Visite faite par Jean-Yves ROUBERTOU

Une invitation des plus alléchantes émanant de Jean Le Cam et son épouse Anne nous convie à une immersion dans l’antre où se façonne son nouvel Imoca, baptisé avec emphase « Tout commence en Finistère – Armor Lux ».

Le chantier se révèle être un modeste écrin, où s’affairent seulement sept techniciens, dans un tumulte presque artistique.

Il est temps, à présent, de pénétrer dans l’intimité de « Tout commence en Finistère – Armor Lux ». Jean nous convie à bord, par petits groupes.

D’emblée, l’exiguïté de l’espace habitable, comparée à la majesté du vaisseau, interpelle. Le cockpit et le carré, pièces maîtresses, occupent à peine le tiers du volume total de l’Imoca.

Le cockpit révèle son cœur, un moulin à café trônant au centre, commandant quatre imposants winches latéraux. Un ballet de bloqueurs et de taquets orchestre les manœuvres depuis cet espace central, où toutes les cordages convergent, échos des caprices des vents marins.

Le carré s’offre à nous, théâtre de vie, où sommeil, cuisine et stratégie s’entremêlent. Un mur de cadrans trône en proue, déclinant les arcanes de la navigation. L’ordinateur central veille, sous l’œil attentif des répétiteurs. Un siège, cahin-caha entre les tubes des drisses, sera bientôt installé, invitant à l’introspection stratégique.

Sur la droite du carré, l’accès à l’avant s’ouvre, un vaste espace vacant, prêt à engloutir voiles et attirails, gardien des espoirs et des épreuves à venir.

La visite achevée, à l’instar des traditions bretonnes, nous nous réunissons autour d’un verre, un océan de questions déferlant sur les projets de Jean Le Cam, sur les défis de la vie en haute mer, à un âge où beaucoup songeraient déjà à l’horizon de la retraite.